L'univers carcéral présenté par Françoise Ménétrey
La population carcéral des deux établissements de
Châteauroux (les Craquelins et la centrale de St
Maur) est de 700 détenus -pas de surpopulation carcérale.
Visiteuse
de prison depuis 2010, Madame Ménétrey se propose de nous dire
quelques mots sur l’univers carcéral castelroussin et sur le rôle
que jouent les visiteurs de prisons.
Les
établissements pénitentiaires relèvent, bien
entendu, du domaine public mais certains partenariats
font intervenir des organismes privés, entre
autre, le GEPSA qui peut assurer les prestations de
maintenance immobilière et technique, de nettoyage, d’entretien
des espaces verts, de gestion des énergies,
de
restauration, de transport, d’accueil, d’organisation du
travail en détention, de formation professionnelle et de
prise en charge socioprofessionnelle des personnes détenues.
En
partenariat étroit avec les différentes Directions
de
l’Administration Pénitentiaire et le Service Pénitentiaire
d’Insertion et de Probation, GEPSA met en place différentes
actions visant à rapprocher la personne détenue du marché de
l’emploi.
A
ce titre, le GEPSA développe des emplois en détention, des
dispositifs de formation afin de doter le détenu de compétences
techniques et sociales adaptées aux bassins d’emploi .
Ce
qui amène l’Administration pénitentiaire à s’occuper quasi
exclusivement de la surveillance et de la gestion des peines.
Il
existe par ailleurs, depuis 1995 un accord entre l’Administration
pénitentiaire, l’Éducation Nationale et le Ministère de la
Santé.
Dans
un autre domaine, chacun des 2 établissements de notre département
bénéficie de très bonnes bibliothèques et, chaque mois, un
bibliothécaire vient présenter des
livres aux détenus.
La
loi DATI (2009) , reprenant les directives européennes, a
accordé certains droits aux détenus – par exemple la possibilité
de porter plainte contre l’administration s’il s’avère que
certains aspects de la vie pénitentiaire ne sont pas conformes aux
directives européennes. D’ailleurs, le Contrôleur Général des
droits de privation de liberté est, en ce moment, à l’œuvre à
St Maur.
Il
est possible pour un détenu passant en Conseil de Discipline de se
faire assister d’un avocat .
Les
punitions : si l’isolement est relativement « supportable »,
par contre le « mitard » ne doit pas dépasser une
vingtaine de jours.
Les
visiteurs de prison existent depuis 1927. Dans un premier temps,
cette fonction était dévolue à des religieux puis à des
laïcs de la Congrégation de St Vincent de Paul.
C’est le détenu qui fait une
demande pour bénéficier
d’un
visiteur. Ceux-ci sont, tout
à la fois, partenaires de
l’Administration et très proches
des détenus. D’où, quelquefois,
la naissance de certaines
frictions ….Les
entretiens, dont la
confidentialité est de mise, durent
environ 1 heure, par semaine
ou quinzaine. Le principe de base des
échanges entre le visiteur
et le « visité »est
de dissocier la personne de
la peine qu’elle poursuit.
Pour
les 700 détenus des établissements départementaux, il y a 15
visiteurs qui, en principe, s’occupent chacun de 5 personnes.
Les
questions qui ont suivi témoignent de l’intérêt ressenti par le
témoignage de Françoise Ménétrey.
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