Dans le cadre de notre programme annuel de visites d'Entreprises, nous étions attendus lundi soir au Barrage d'Eguzon, pour une visite de deux heures dans ce cadre exceptionnel et de nuit.
L'organisation de cette visite a été facilitée par notre Ami Didier Giovannini.
L'organisation de cette visite a été facilitée par notre Ami Didier Giovannini.
C’est sous la
houlette de Philippe Moreau, responsable du groupement du barrage
hydroélectrique d’Éguzon (groupement comprenant La Roche Bat
l’Aigle, La Roche aux Moines, Chamglansard, les Chezelles et l’Age)
que nous avons approché les arcanes du barrage d’Éguzon.
Situé sur la Creuse,
entre les communes d'Éguzon-Chantôme et de Cuzion, le barrage
d'Éguzon était le plus puissant d'Europe quand il fut mis en
service en 1926.
Un peu de «
Bâtiment », tout d’abord : le barrage est de type
poids curviligne (barrage poids = sensiblement aussi épais à sa
base qu’il est haut, en l’occurrence : hauteur = 58 m ;
épaisseur à la base = 51 m). Les matériaux utilisés pour la
construction sont du béton cyclopéen = contenant des gros blocs de
pierre, des moellons, des galets … Il a nécessité 221 millions de
M₃ de béton.
Notre visite a débuté
par la salle des turbines . L’eau rentre dans la turbine sous une
grande pression et transmet son énergie aux pales solidaires du
rotor. Une partie de l'énergie est transmise par le fluide sur les
pales en raison du changement de pression tandis que le reste de
l'énergie est extraite par la spirale qui entoure la turbine.
Il faut une année
pour démonter une turbine. Il est prévu, en 2017,
la rénovation de tout
un groupe de production ainsi qu’un examen
complet du barrage.
Éguzon peut passer
d’un débit de 1 ,50 m₃ à 78 m₃ en quelques minutes.
C’est pourquoi le barrage de la Roche aux Moines sert de lieu de
démodulation de même que celui de la Roche Bat l’Aigle dans une
moindre mesure.
La salle de commande ci-contre gère toutes le usines du groupement. En
2017, 3 des machines seront
remplacées afin de
passer au numérique.
Grâce à cette salle
de commande, l’exploitant (le technicien) peut
surveiller toute l’installation et il lui est possible de faire
démarrer, si nécessaire, les 6 turbines en même temps.
La météo communique
ses prévisions à 6 jours, ce qui permet d’anticiper en cas
d’alerte de crue et dans ce cas, une veille est établie toutes les
heures afin de pouvoir établir un turbinage préventif. C’est
l’exploitant qui, manuellement, doit respecter les consignes qui
lui sont données. Pour l’y « entraîner », des
simulateurs sont installés sur les différents sites. C’est lui
encore qui doit respecter les « tarifs d’obligation d’achat »
établis en fonction des heures de consommation d’électricité.
Des conduites forcées
amènent l’eau vers l’usine située en contrebas.
L’ouvrage comporte
également une galerie longitudinale de visite et de drainage ainsi
que trois galeries transversales permettant l'accès depuis l'aval et
l'évacuation des fuites ainsi qu’une surveillance au « micron »
près d’un éventuel mouvement du barrage.
Lors de la crue de
1960, l’eau est montée jusqu’à 7 cm du haut du barrage. Si elle
était passée par-dessus, il y aurait eu un très gros risque de
dislocation de l’ouvrage …
Les avantages de
l’hydroélectricité peuvent se résumer ainsi : souplesse –
rapidité – disponibilité.
Rappelons enfin que EDF
est le 1er producteur européen .
La visite s’est
achevée par une montée de plusieurs centaines de marches qui a
permis aux plus courageux une promenade au sommet du barrage… puis
il fallut bien redescendre !
Un grand merci à Philippe Moreau et au jeune ingénieur Mathieu, pour la qualité de leur accueil et le grand professionnalisme dont ils ont fait preuve tout au long de la visite.
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