Chulalongkorn, dix ans à former des artisans de la paix
Des boursiers de la paix discutent de stratégies de résolution des conflits dans le cadre du programme proposé par le Centre du Rotary pour la paix de l'université de Chulalongkorn.
Stephanie van Pelt
Bobby Anderson aidait d'anciens combattants de la liberté à
Aceh, en Indonésie, à s'adapter à la vie civile lorsqu'il entend parler
pour la première fois du Centre du Rotary pour la paix de l'université
de Chulalongkorn à Bangkok. Boursier de la paix en 2010, il affirme que
le programme lui a permis de prendre du recul sur son travail et de
gagner en perspective pour s'éloigner des problématiques quotidiennes.
« Rencontrer d'autres boursiers qui ont réalisé des choses similaires dans d'autres régions du monde et être exposé [lors du stage] au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration de combattants au Népal est fascinant », affirme-t-il. « Cela m'a aidé à réfléchir différemment à la gestion de mes propres programmes. »
Le Rotary forme des décideurs qui deviendront des catalyseurs de la paix dans leurs pays et dans le monde dans ses six Centres pour la paix. Le programme offert à Chulalongkorn délivre un certificat de développement professionnel et est destiné à ceux travaillant déjà dans des domaines relatifs à la paix qui, contrairement au programme de master de 15 à 24 mois, ne dure que trois mois. En raison de la moindre durée et de l'accent mis sur l'expérience, le certificat attire un éventail plus large de candidats. Le Centre de Chulalongkorn, qui célèbre cette année son dixième anniversaire, a ainsi formé 355 boursiers de 69 pays.
Un programme alliant formation traditionnelle et échanges entre pairs.
« Il existe deux aspects principaux dans ce programme, explique Jenn Weidman, directrice adjointe. L'un concerne les compétences universitaires, c'est-à-dire ce que vous apprenez, comme les étapes de la médiation ou la théorie en matière d'analyse. Pour l'autre, il s'agit de la transformation. Nous prenons des professionnels que nous éloignons de leur quotidien, nous les mettons en contact avec des personnes de tous horizons, et nous faisons en sorte qu'ils remettent en question tout ce en quoi ils croient dans un environnement où ils n'hésitent pas à poser des questions et à discuter. Nous les guidons tout au long de leur expérience et certains en repartent complètement changés. »
Les professeurs, qu'ils soient de Thaïlande ou étrangers, sont sélectionnés tous les ans et le programme ne cesse jamais d'évoluer. Les boursiers réalisent également deux stages de terrain, un en Thaïlande et l'autre dans un autre pays sortant d'un conflit, au cours desquels ils peuvent immédiatement mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris.
« En tant qu'intervenant dans ce programme, c'est une opportunité unique de pouvoir échanger avec des élèves qui travaillent d'habitude en Afghanistan, au Kenya, au Soudan du Sud, voire aux États-Unis, affirme Craig Zelizer, directeur adjoint du cursus de résolution des conflits à l'université de Georgetown à Washington et fondateur du réseau Paix et développement collaboratif. La diversité des participants, leur impact sur le changement et ce qu'ils seront en mesure de faire à l'issue de ce programme est incroyable. »
Jennifer Jacobson, sous-officier de police au Canada, a rejoint le Centre en 2012. Les exercices de groupe et les interactions avec ses camarades ont influencé ses opinions et son travail.
« Une part essentielle correspond aux liens que nous nouons entre nous parce que nous sommes ensemble tous les jours, pour ainsi dire sept jours sur sept, ajoute-elle. J'ai retiré quelque chose des moindres aspects du programme. »
Depuis l'obtention de son certificat en 2007, Meas Savath, un cambodgien, a fondé le Centre cambodgien pour la médiation qui propose des formations et cherche à favoriser un dialogue social et un effort de conciliation entre les anciennes factions Khmer Rouges et leurs opposants. Même si la guerre civile s'est terminée il y a plus de 35 ans, il affirme que les deux camps ont toujours du mal à se faire confiance : « Dans mon programme, ils sont invités à partager leurs expériences et à essayer de se comprendre. Il s'agit de créer une relation qui n'existait pas jusque-là. »
Les célébrations du dixième anniversaire du Centre de Chulalongkorn culmineront lors de la conférence Innovating Global Peacebuilding à la fin du mois. Des vidéos sont produites pour recueillir les témoignages d'anciens boursiers et il est possible de suivre le hashtag #rotarychula10 sur les réseaux sociaux pour participer à la fête.
Lire des articles de boursiers sur le blog du Centre du Rotary pour la paix de l'université de Chulalongkorn
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Découvrir comment votre don à la Fondation Rotary permet de soutenir les Centres pour la paix
« Rencontrer d'autres boursiers qui ont réalisé des choses similaires dans d'autres régions du monde et être exposé [lors du stage] au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration de combattants au Népal est fascinant », affirme-t-il. « Cela m'a aidé à réfléchir différemment à la gestion de mes propres programmes. »
Le Rotary forme des décideurs qui deviendront des catalyseurs de la paix dans leurs pays et dans le monde dans ses six Centres pour la paix. Le programme offert à Chulalongkorn délivre un certificat de développement professionnel et est destiné à ceux travaillant déjà dans des domaines relatifs à la paix qui, contrairement au programme de master de 15 à 24 mois, ne dure que trois mois. En raison de la moindre durée et de l'accent mis sur l'expérience, le certificat attire un éventail plus large de candidats. Le Centre de Chulalongkorn, qui célèbre cette année son dixième anniversaire, a ainsi formé 355 boursiers de 69 pays.
Un programme alliant formation traditionnelle et échanges entre pairs.
« Il existe deux aspects principaux dans ce programme, explique Jenn Weidman, directrice adjointe. L'un concerne les compétences universitaires, c'est-à-dire ce que vous apprenez, comme les étapes de la médiation ou la théorie en matière d'analyse. Pour l'autre, il s'agit de la transformation. Nous prenons des professionnels que nous éloignons de leur quotidien, nous les mettons en contact avec des personnes de tous horizons, et nous faisons en sorte qu'ils remettent en question tout ce en quoi ils croient dans un environnement où ils n'hésitent pas à poser des questions et à discuter. Nous les guidons tout au long de leur expérience et certains en repartent complètement changés. »
Les professeurs, qu'ils soient de Thaïlande ou étrangers, sont sélectionnés tous les ans et le programme ne cesse jamais d'évoluer. Les boursiers réalisent également deux stages de terrain, un en Thaïlande et l'autre dans un autre pays sortant d'un conflit, au cours desquels ils peuvent immédiatement mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris.
« En tant qu'intervenant dans ce programme, c'est une opportunité unique de pouvoir échanger avec des élèves qui travaillent d'habitude en Afghanistan, au Kenya, au Soudan du Sud, voire aux États-Unis, affirme Craig Zelizer, directeur adjoint du cursus de résolution des conflits à l'université de Georgetown à Washington et fondateur du réseau Paix et développement collaboratif. La diversité des participants, leur impact sur le changement et ce qu'ils seront en mesure de faire à l'issue de ce programme est incroyable. »
Jennifer Jacobson, sous-officier de police au Canada, a rejoint le Centre en 2012. Les exercices de groupe et les interactions avec ses camarades ont influencé ses opinions et son travail.
« Une part essentielle correspond aux liens que nous nouons entre nous parce que nous sommes ensemble tous les jours, pour ainsi dire sept jours sur sept, ajoute-elle. J'ai retiré quelque chose des moindres aspects du programme. »
Depuis l'obtention de son certificat en 2007, Meas Savath, un cambodgien, a fondé le Centre cambodgien pour la médiation qui propose des formations et cherche à favoriser un dialogue social et un effort de conciliation entre les anciennes factions Khmer Rouges et leurs opposants. Même si la guerre civile s'est terminée il y a plus de 35 ans, il affirme que les deux camps ont toujours du mal à se faire confiance : « Dans mon programme, ils sont invités à partager leurs expériences et à essayer de se comprendre. Il s'agit de créer une relation qui n'existait pas jusque-là. »
Les célébrations du dixième anniversaire du Centre de Chulalongkorn culmineront lors de la conférence Innovating Global Peacebuilding à la fin du mois. Des vidéos sont produites pour recueillir les témoignages d'anciens boursiers et il est possible de suivre le hashtag #rotarychula10 sur les réseaux sociaux pour participer à la fête.
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Actualités du Rotary
17-Nov-2015
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