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John GERM un homme engagé

Interview : John Germ, un homme engagé. 

 

 Photo : Rotary International / Alyce Henson

 

 

L’entrée en fonction de John Germ à la présidence du Rotary International, en juillet, marquera sa 40ème année au sein du Rotary. Il est surtout connu pour avoir présidé le Défi 200 Millions de dollars du Rotary, une collecte de fonds organisée à la suite d’une subvention défi de la Fondation Bill & Melinda Gates versée à la Fondation Rotary en faveur de l’éradication de la polio. En 2011, les Rotariens ont dépassé cet objectif, rassemblant la somme de 228,7 millions de dollars. « Je n’ai jamais douté que nous collecterions ces fonds, dit-il. Les membres du Rotary ont été très généreux ». Ce fut un moment historique pour l’organisation, d’où découlent bon nombre de succès actuels en matière d’éradication de la poliomyélite. John Germ doit ses premiers rôles de leader au sein de notre organisation  à son rôle dans les collectes des fonds en faveur de cette cause. En 1976, il devient membre du Rotary club de Chattanooga (Tennessee). « Mon engagement, dit-il, consistait à participer aux réunions, jusqu’à ce que l’on me demande, en 1983, d’être le secrétaire du club. Ensuite, j’ai été invité à prendre part, comme co-responsable de district à la campagne de collecte de fonds contre la polio ». Sa passion, alors, se développe. « Plus je devenais actif, dit-il, plus je voyais l’importance du bien accompli, plus je voulais en faire ». John Germ exerce ensuite au Rotary les fonctions de vice-président et d’administrateur du Rotary, de membre et de vice-président du conseil d’administration de la Fondation Rotary, et d’aide de camp du président du Rotary. Lui et sa femme, Judy, sont aussi membres du Cercle Arch Klumph. Professionnellement, John Germ est toujours consultant auprès de Campbell & Associates, un cabinet d’ingénieurs conseils de Chattanooga qu’il a rejoint en 1965 et dont il est, à présent, le président du conseil d’administration et le PDG. John Rezek, rédacteur en chef, s’entretient avec lui de son prochain rôle, celui de président du Rotary pendant un an.
The Rotarian : En matière de leadership, quelles sont les règles les plus importantes, et qui vous les a apprises ?
John Germ : Selon moi, la règle la plus importante est d’avoir une bonne capacité d’écoute. Un bon leader doit être une personne apte à motiver, encourager, déléguer, inspirer, et qui communique bien. Ecouter vous permet de mieux comprendre les besoins et les désirs des autres.
The Rotarian : Qu’est-ce que ne fait jamais une personne qui occupe vos fonctions?
John Germ : Elle ne demande jamais à quelqu’un de faire quelque chose qu’elle ne ferait pas elle-même.
The Rotarian : Quels sont les qualités et les traits de caractère que tout Rotarien devrait avoir ?
John Germ : La valeur qui compte le plus est l’intégrité. Sans intégrité, l’on n’a rien.
The Rotarian : Certains présidents passent la plus grande partie de leur temps à voyager ; d’autres préfèrent s’occuper des affaires courantes au siège. Quel type de président serez-vous ?
John Germ : J’ai l’intention d’être les deux. Il est important de se rendre dans les clubs, les districts, afin de motiver, de remercier pour le travail accompli, et de transmettre ce message fédérateur : « Chacun en fait davantage avec les autres. » Mais en même temps, il est crucial de coordonner les activités et d’assurer une continuité entre les dirigeants du Rotary, ceux de la Fondation et le personnel. Par conséquent, nous devons également avoir des réunions regroupant les présidents en exercice, élu et nommé du Rotary, les présidents en exercice et élu du conseil d’administration de la Fondation Rotary, et le secrétaire général. Il devrait y avoir des réunions communes aux deux conseils d’administration au moins une fois par an, pour favoriser la continuité et la coopération. Il est donc nécessaire de passer du temps à Evanston.
The Rotarian : Quels sont les défis existentiels du Rotary ? Que peuvent faire les Rotariens, en tant qu’individus, pour les relever ?
John Germ : Le plus grand défi du Rotary est notre effectif. Nous devons l’accroître  pour pouvoir en faire davantage.  Nous devons attirer des membres plus jeunes, par exemple d’anciens bénéficiaires de nos programmes pour les Jeunes. Les retraités récents sont un autre groupe à fort potentiel. Notre organisation a des standards éthiques élevés, et elle repose sur un système de classification. Nous devons maintenir ces standards, et faire comprendre à nos membres actuels pourquoi chacun d’eux devrait parrainer d’autres individus ayant les qualifications requises pour devenir membre de notre organisation.
The Rotarian : Pourquoi est-il si difficile pour le public de comprendre ce qu’est le Rotary, et ce qu’il fait ? Comment y remédier ?
John Germ : Depuis de nombreuses années, les Rotariens travaillent sans rechercher la publicité ou la reconnaissance. Quand un sondage a été réalisé, il y a quelques années, je n’ai pas été surpris de ce que le public ignore le Rotary et notre travail. Nous devons porter notre insigne du Rotary avec fierté. Nous devons améliorer l’image publique du Rotary en mettant en avant, d’une manière efficace et enthousiaste, qui nous sommes et ce que nous avons accompli d’incroyable, localement et dans le monde. Personne ne devrait jamais poser la question : « Qu’est-ce que le Rotary ? »
The Rotarian : Qu’est-ce qui a été le plus difficile à choisir : votre thème présidentiel ou le design de votre cravate ?
John Germ : Le design de la cravate. Il a été facile de créer un thème autour du service. J’ai été inspiré par le travail que les Rotariens accomplissent à l’échelle locale et mondiale, notamment pour notre campagne d’éradication de la polio et les six axes stratégiques de la Fondation Rotary – donc mon thème correspond à la manière dont je conçois notre travail, Le Rotary au service de l’humanité.
The Rotarian : Quelles ont été les deux ou trois principales étapes dans votre chemin vers la présidence ? Quel conseil donneriez-vous à un Rotarien qui voudrait suivre votre exemple ?
John Germ : Je crois que je suis devenu président en travaillant dur. J’ai rempli avec succès des mandats aux conseils d’administration du Rotary et de la Fondation Rotary. J’ai aussi participé à des actions locales et internationales. Tout commence au niveau du club. On doit avoir fait ses preuves en tant que président de club, gouverneur et administrateur du Rotary pour que la commission de nomination du président considère notre candidature. Il est nécessaire d’avoir une vaste expérience, et en même temps un point de vue novateur sur le Rotary. Il faut travailler dur et faire de son mieux, tout en apprenant sans cesse, à chaque étape de la route, quelque chose de nouveau.
The Rotarian : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris votre nomination ?
John Germ : Judy et moi étions en train de dîner quand nous avons reçu le coup de téléphone. La nouvelle nous a enchantés et honorés. Quand nous avons entendu les commentaires des membres de la commission de nomination, nous avons été plus honorés encore, et nous avons réalisé quelle confiance l’on plaçait en nous pour assurer cette présidence, tout particulièrement l’année du centenaire de la Fondation Rotary.
The Rotarian : Qu’avez-vous apprécié le plus de faire, au Rotary ?
John Germ : Mon travail favori, après celui de président de club, a été de présider le Défi 200 Millions de Dollars. Me rendre dans les clubs et les districts, voir l’enthousiasme des Rotariens dans l’accomplissement de la promesse qu’ils avaient faite aux enfants du monde d’éradiquer la polio a été bouleversant. Participer aux Journées nationales de vaccination et voir les sourires sur les visages des mères lorsque leur enfant recevait ces deux précieuses gouttes m’a vraiment touché. Peut-il exister un travail aussi gratifiant ?
The Rotarian : Imaginons que le président puisse accomplir ce qu’il veut durant l’année de son mandat. Quelles sont les trois choses que vous désireriez mener à bien ?
John Germ : Premièrement, éradiquer la polio. Deuxièmement, augmenter notre effectif afin d’incorporer à notre action plus de bonnes volontés, de grands cœurs et d’esprits curieux. Il nous faut également développer la diversité au sein de notre organisation. Et troisièmement, lancer d’autres partenariats avec des entreprises et des organisations. Notre travail avec la Fondation Gates, l’OMS, l’UNICEF et le CDC montre combien il est fructueux de travailler ensemble.
The Rotarian : S’il y avait une chose, au Rotary, que vous puissiez immédiatement changer, quelle serait-elle ?
John Germ : Faire en sorte que le Rotary fonctionne comme une entreprise plutôt qu’un organisme de services sociaux. Le Rotary doit être conscient qu’une partie importante de ses revenus provient des cotisations des membres. Plutôt que de penser que nous pouvons toujours augmenter les cotisations, nous devons nous assurer que les services offerts sont ceux que veulent les clubs et districts, et non ceux que nous jugeons nécessaires. Lorsqu’une entreprise voit ses dépenses augmenter sans qu’augmentent ses recettes, cette entreprise cherche un moyen de réduire les dépenses, pas nécessairement d’augmenter le prix des services rendus. Une entreprise cherche toujours de meilleurs moyens de faire les choses.
The Rotarian : Les Rotariens emploient environ 600 personnes pour faire fonctionner l’organisation. Durant toutes ces années, vous avez rencontré de nombreux membres du personnel. Pour un Rotarien qui n’a aucune idée de ce qu’ils font, pouvez-vous lui décrire leur rôle ? 
John Germ : Le soutien du personnel du Rotary est essentiel pour que le Rotary accomplisse son travail. Notre personnel dévoué travaille assidûment pour fournir les outils nécessaires à un meilleur fonctionnement des clubs. Cela inclut le développement du matériel de formation, l’obtention de subventions et les conseils en matière de gestion. Le personnel est d’une grande valeur pour notre organisation.
The Rotarian : Si l’on vous demandait de vous décrire en cinq traits qui vous caractérisent, mais qui ne sont pas forcément évidents, que diriez-vous ?
John Germ : Mes parents nous ont appris, à mes frères et à moi, qu’il fallait être respectueux de tous, honnête et digne de confiance en chaque occasion de la vie. On m’a souvent décrit comme un penseur non-conformiste, respectueux, fiable, digne de confiance, persévérant, un confident, quelqu’un qui motive, délègue et qui sait mettre en place des équipes.
The Rotarian : Si vous pouviez avoir une conversation individuelle avec chaque Rotarien, que lui diriez-vous ?
John Germ : Je dirais merci pour ce que vous avez fait ; merci pour ce que vous faites ; et merci pour ce que vous allez faire pour améliorer votre collectivité et changer des vies. Je demanderais aussi à chacun, en échange de cette occasion qui leur fut donnée de rejoindre le Rotary, de rendre la pareille en invitant une autre personne à devenir Rotarien.
The Rotarian
1-Mar-2016

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